Comment déjouer les pièges du mental dans une situation bloquée ?
- lucie MICELI
- 6 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 mai
2025, l’année de la charge mentale.Ce n’est pas un simple slogan, c’est un constat. Un mal silencieux qui s’immisce dans nos vies, personnelles comme professionnelles, et qui nous pousse à bout sans que l’on s’en rende vraiment compte. Pensées invasives, insomnies, doutes, fatigue émotionnelle et physique… Vous sentez-vous parfois comme un ordinateur qui tourne en boucle, incapable de fermer une seule fenêtre mentale ? Bienvenue dans le monde de la surcharge mentale.
Le mental : ce protecteur qui étouffe
Le mental est un outil incroyable : il analyse, anticipe, protège. Mais il a aussi un revers. Son rôle premier est de vous protéger de la douleur, de la déception, de l’humiliation. Il vous alerte constamment, souvent à partir d’anciennes expériences. Il fait des raccourcis, des amalgames, entre ce que vous vivez et ce que vous avez déjà vécu. Résultat ? Vous ne vivez plus une situation, vous vivez une impression.
"J’ai l’impression que tout le monde s’en fout…""J’ai l’impression que je ne suis pas à la hauteur…""J’ai l’impression que je vais encore être trahi(e)…"
Ces impressions ne sont pas des vérités. Elles sont le fruit d’un mental saturé, nourri par le passé, et qui crée une illusion de réalité pour vous éviter d’avoir mal.
Surcharge mentale : un mal de reconnaissance
Dans un monde où il faut sans cesse prouver sa valeur, être fiable, compétent, aimable, efficace… la surcharge mentale devient le prix à payer pour obtenir une forme de validation sociale. Ce besoin d’être aimé, reconnu, entendu, compris… est humain. Mais lorsqu’il étouffe vos besoins profonds, qu’il écrase vos limites personnelles, il finit par empiéter sur vos valeurs, votre éthique, vos repères.
Et paradoxalement, le besoin de soutien ou d’écoute devient indicible, par peur d’être perçu comme fragile, faible, ou pire : comme une proie. Alors on garde pour soi. Et la solitude s’installe. L’isolement aussi.
Le mental rejoue l’histoire à l’infini
Le mental ne distingue pas toujours le passé du présent. Il tire ses conclusions d’expériences douloureuses et les applique à l’ensemble de vos relations :
“Quand j’ai confié quelque chose à ma mère et qu’elle m’a crié dessus, j’ai compris que faire confiance, c’était dangereux.”
Et voilà comment, même 20 ans plus tard, dans une réunion ou une discussion intime, votre mental vous protège en vous empêchant de vous exprimer. Résultat ? Chaque nouvelle déception vient renforcer cette croyance : “Je le savais ! Il vaut mieux être seul(e) que mal accompagné(e).”
Tant que la situation n’est pas clarifiée, elle se rejouera. Encore et encore. Sous d’autres formes. Avec d’autres personnes. Dans d’autres contextes.
La clé : reprendre sa responsabilité
Il ne s’agit pas de se blâmer ou de se culpabiliser. Mais de se poser une question fondamentale :
“Comment je participe à cette situation ?”
Quelles attitudes, quelles habitudes, quels automatismes rejouez-vous sans vous en rendre compte ?Par exemple :
Dire “oui” quand vous voulez dire “non”
Travailler plus pour être apprécié
Ne jamais demander d’aide
S’oublier pour que les autres ne soient pas déçus
Il est essentiel d’observer vos propres fonctionnements, comme un explorateur curieux :Amusez-vous à vous étudier, à remarquer quand et comment vous vous perdez dans le mental.
Un outil puissant : la clarification du mental
La prochaine fois que vous vous sentez bloqué(e), prenez 20 minutes et posez-vous avec ces deux questions :
Qu’est-ce que j’ai fait que je n’aurais pas dû faire ?
Qu’est-ce que je n’ai pas fait que j’aurais dû faire (selon moi) ?
Ces questions ouvrent un espace intérieur où la lucidité remplace le flou, où vos valeurs reprennent leur place, et où vous retrouvez votre pouvoir de décision.
Clarifier son mental, c’est reprendre la direction de sa vie.C’est pouvoir s’exprimer sans peur, poser ses limites sans culpabilité, et choisir ses relations avec conscience. C’est retrouver une forme de paix intérieure, même au cœur de situations complexes.
“Mieux se comprendre, c’est mieux se respecter. Et mieux se respecter, c’est commencer à vivre libre.”
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